Donnerstag, 24. Mai 2012

Astrid Lulling à Strasbourg sur l'égalité des salaires: Les femmes discriminées doivent oser réclamer leur droit.

A l'ordre du jour de la session plénière du Parlement européen, qui s'est déroulée du 20 au 24 mai à Strasbourg, figurait le rapport de la députée slovaque Edit Bauer sur "l'application du principe de l'égalité de rémunération des travailleurs et des travailleuses pour un même travail ou un travail de valeur égale". Lors du débat, qui précédait le vote de jeudi, Astrid Lulling a fait l'intervention suivante: "Les Allemands expriment une vérité de Lapalisse de la façon suivante: "Steter Tropfen höhlt den Stein", c'est-à-dire qu'à force de répéter les mêmes vérités, elles finissent par être reconnues. C'est ce que nous pratiquons pour la n'ième fois ici en adoptant le rapport sur l'application du principe de l'égalité de rémunération des travailleurs et des travailleuses pour un même travail ou un travail de valeur égale. Nous avons depuis 1975 une excellente directive relative à l'égalité de traitement entre hommes et femmes en matière de salaires. Elle a été refondée en 2006. Toutes celles ou même tous ceux qui se sentent discriminés peuvent y avoir recours. Encore faut-il l'oser. Il y a dans mon pays de multiples exemples qui prouvent son efficacité. Il n'est pas vrai qu'aucune sanction n'a été prise contre les employeurs coupables de discrimination au détriment des femmes pour un travail identique. Au Luxembourg, après 1975, des centaines de millions de francs luxembourgeois ont été versés rétrospectivement à des femmes parce qu'une fois l'Etat ou une institution publique, dans un autre cas une commune, n'avait pas appliqué correctement la directive de 1975. Dans ce rapport on rappelle encore que dans l'ensemble de l'Union européenne les femmes toucheraient en moyenne un salaire inférieur de 16,4% à celui des hommes et que l'écart de rémunération entre les femmes et les hommes irait de 4,4% à 27,6% selon les Etats-membres. Dans mon pays, une conductrice d'un bus dans le secteur publique touche un salaire sensiblement plus élevé qu'un conducteur de bus dans le secteur privé. Dans la sidérurgie, malheureusement en déclin dans mon pays, un ouvrier non qualifié a toujours touché un salaire plus élevé qu'un artisan dans une PME. Voilà pourquoi, dans le temps les coiffeurs sont allés travailler dans la sidérurgie. Ce qui importe, ce ne sont pas les écarts en moyenne, mais ce que touche la femme par rapport à l'homme dans une même entreprise, dans un même secteur s'il y a convention collective, pour un même travail. Nous n'avons pas besoin de nouvelle législation européenne. Nous avons besoin de bien appliquer sur le terrain celle qui existe. Nous avons surtout besoin que les partenaires sociaux qui négocient les conventions collectives, ne l'ignorent plus. Ce n'est d'ailleurs pas la création d'un prix "Femme et Affaires en Europe" aux employeurs qui se montrent exemplaires dans la promotion des femmes et le soutien des femmes - j'ai horreur de cette expression "soutien" - qui fera que dans l'entreprise x, Catherine touchera le même salaire que Joseph si elle fait le même travail. Si Catherine le réclame, par tous les moyens actuels à sa disposition, elle l'aura. Mais osera-t-elle?"

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