Donnerstag, 25. Oktober 2012

Astrid Lulling suite à l'avis négatif sur Yves Mersch: "c'est le Parlement européen qui sera le grand perdant dans cette affaire."

En émettant un avis négatif à la candidature d'Yves Mersch au directoire de la BCE, la très courte majorité relative de députés européens vient de commettre une erreur lourde de sens. Le traité, qui est la norme suprême pour les institutions européennes comme pour les citoyens, prévoit effectivement une consultation pour avis du Parlement européen dans la procédure de nomination des membres du directoire de la Banque centrale européenne. Cette consultation ne prend son sens que pour vérifier les qualifications professionnelles des candidats. Aucune autre considération ne peut et ne doit intervenir. Dans le cas de M. Mersch, dont la réputation de banquier central est reconnue en Europe comme dans le monde entier, des arguments de principe quant à la représentativité des femmes dans des fonctions dirigeantes ont d'abord été avancés pour justifier des manœuvres d'obstruction tout à fait contraires à la coopération loyale entre institutions. Ensuite, au cours des derniers jours, le groupe socialiste au PE semble avoir découvert des affirmations contestables du point de vue idéologique de la part du candidat luxembourgeois. Enfin, les députés espagnols ont semble-t-il réagi par dépit qu'aucun de leurs compatriotes n'ait été proposé. Il est clair qu'aucune de ces considérations n'a de rapport avec l'objet de la procédure. Légal certes, l'avis du Parlement est donc illégitime à bien des égards. Il faut que le Conseil, sûr de son droit, achève la procédure de nomination en confirmant définitivement M. Mersch au plus vite. Faute d'avoir respecté "l'esprit des lois", le Parlement européen sera le grand perdant dans cette affaire.

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