Pas facile d'être député européen

Pas facile d'être député européen
24/12/2009 10:48:00

lequotidien

Manifestement, le groupe des élus chrétiens-sociaux luxembourgeois au Parlement européen n'a pas la vie facile. Ils sont au nombre de trois, contrairement aux autres représentants luxembourgeois (LSAP, DP, déi gréng) pour qui l'unanimité ne pose jamais un problème. De notre journaliste Jean Rhein

En fait, il n'y a qu'Astrid Lulling, qui a décroché un poste important (questeur) dans les hiérarchies parlementaires de Bruxelles et de Strasbourg (et de Luxembourg). Hyperactive, la doyenne d'âge du Parlement européen, de toute façon, ne se laisserait pas intimider. Elle milite entre autres pour la promotion du vin, auquel elle attribue des qualités bénéfiques (selon l'étiquette promotionnelle personnalisée développée par l'animatrice et présidente de l'intergroupe Vin - Qualité Tradition au Parlement européen): la consommation d'un bon petit Coteaux de Schengen prévient «le cancer et la démence».

Luxembourg : influence en perdition

Mercredi, les députés européens chrétiens-sociaux, Frank Engel, Georges Bach et Astrid Lulling avaient convié la presse luxembourgeoise à un déjeuner à l'hôtel Cravat. Ils estiment qu'après les longs démêlés de la Commission européenne sur les questions de personnel et après l'entrée en vigueur du traité de Lisbonne («une odyssée de dix années», selon l'expression de Frank Engel), le chemin est frayé pour que le Parlement européen («qui ne dispose pas du pouvoir d'initiative législatif») trouve enfin sa vitesse de croisière. Les trois députés luxembourgeois conservateurs ont déploré que le débat sur la liberté d'expression en Italie («une question seulement d'intérêt national») ait eu lieu au Parlement européen. «On ne discute pourtant pas non plus des crucifix dans les lieux publics en France», clame Astrid Lulling et elle ajoute: «et de l'euthanasie non plus!». Les trois députés européens luxembourgeois sont victimes du peu d'influence qui reste à leur minuscule cellule parlementaire. Ils réfléchissent à s'associer au sein de leur propre groupe parlementaire, le PPE (Parti populaire européen) aux parlementaires belges et néerlandais, pour «obtenir une représentation meilleure dans les instances parlementaires et décrocher parfois de bons rapports».
«Et il s'agit de défendre à tout prix la présence du Parlement européen à Luxembourg.» (Lulling)