Congés maternité allongés en Union européenne
Un projet trop ambitieux?
Les eurodéputés ont préféré renvoyer le texte en commission
La législation
européenne
actuelle prévoit
un minimum de
14 semaines
consécutives de
congé maternité.
(PHOTO: TESSY
HANSEN) / WORT 7.05.09
Les eurodéputés ont renoncé mercredi
à voter sur un projet ambitieux
qui veut porter à un minimum
de vingt semaines le congé
maternité dans l'Union européenne
et rendre obligatoire un congé paternité
de deux semaines, critiqué
par plusieurs pays européens.
Appelés à se prononcer en première
lecture avant les élections
européennes sur ce texte, les eurodéputés
ont préféré renvoyer le
texte en commission, ce qui va
devoir faire repartir à zéro toute la
procédure législative au lendemain
des prochaines élections
européennes en juin. Avec des
chances d'aboutir incertaines.
La législation européenne actuelle,
qui date de 1992, prévoit un
minimum de 14 semaines consécutives
de congé maternité, dont
deux prises obligatoirement avant
ou après l'accouchement.
La Commission européenne
avait pour sa part proposé de porter
à 18 semaines la durée légale
minimum du congé maternité, ce
qui aurait contraint plusieurs pays
à s'aligner sur ce seuil minimum,
dont l'Allemagne (14 semaines), la
Belgique (15 semaines) ou la
France (16 semaines). L'Allemagne
notamment y était opposée. La
commission des droits de la
Femme du Parlement avait aussi
proposé d'ajouter le principe d'un
congé paternité obligatoire à prendre
après la naissance, afin que les
pères ne soient «pas soumis à une
pression sociale les incitant à y
renoncer».
Mais à l'initiative des conservateurs,
le texte a été reporté. La
conservatrice luxembourgeoise
Astrid Lulling avait ainsi argumenté
en estimant qu'au vu du
nombre important d'amendements
déposés (89), le vote du Parlement
ne serait «pas assez clair».
«La droite a montré aujourd'hui
son vrai visage en trahissant le
bien-être de millions de femmes
qui aspirent à concilier leur vie
familiale et professionnelle», a déploré
Martin Schulz, le chef de file
des eurodéputés socialistes.
Le rapporteur du texte, la Portugaise
Edite Estrella, également
socialiste, a déploré le coup d'arrêt
porté à cette tentative de «moderniser
une réglementation vieille de
17 ans et largement dépassée».
«Mais quand vous avez une
majorité de droite au Conseil des
ministres, à la Commission européenne
et au Parlement européen,
il est visiblement très difficile de
faire évoluer les mentalités et de
faire avancer la cause des
femmes», a-t-elle accusé.
Donnerstag, 7. Mai 2009
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